Herbe de la pampa : plante exotique envahissante

Herbe de la Pampa

Coriace, coupante et allergisante, l’herbe de la pampa est une espèce exotique envahissante qui menace notre écosystème alors tenons-là à distance !

L’herbe qui venait de la pampa

Comme son nom l’indique, l’herbe de la pampa, cortaderia sellonoa, est originaire de la pampa argentine :
carte pampa
Cette graminée spectaculaire aux grandes panicules blanches a été importée en Europe pour ses qualités ornementales dès le 18e siècle. À cette époque, les plantes femelles étaient soigneusement sélectionnées, notamment pour la beauté de leurs grandes inflorescences plumeuses. Elles ne pouvaient donc pas se reproduire…
 
Oui mais hélas, la situation a  évolué au cours du 20e siècle, et pas dans le bon sens. Des bateaux en provenance d’Argentine et accostant à Santander en Espagne, ont introduit des graines hermaphrodites qui ont petit à petit naturalisé la plante en Espagne, au Portugal puis en France.
 
Aujourd’hui, la plante a envahi la côte atlantique et colonise des habitats naturels : marais, dunes, lisières, rives. C’est tout l’écosystème naturel qui est menacé, ce pourquoi cortaderia sellonoa est aujourd’hui classée « plante exotique envahissante ».
 
En Bretagne, elle pousse partout !

L’herbe de la pampa : un fléau pour nos écosystème

Même si la plante présente certains atouts ornementaux indéniables, il est nécessaire et urgent de lutter contre sa propagation. Ses qualités ne permettent pas de contrebalancer ses défauts dont voici la liste :
 
Au niveau écologique :
 
  • Perte de qualité du paysage.
  • Perte de biodiversité.
  • Déplacement de la végétation indigène.
  • Modification des propriétés physico-chimiques du sol.
  • Augmentation de la probabilité d’incendies.
  • Perte de connectivité pour la faune, dans les zones à très forte densité
 
Au niveau économique :
 
  • Coûts : de contrôle, d’éradication, de suivi, de restauration.
  • Perte de productivité des pâturages et des forêts.
  • Perte du tourisme
 
Au niveau social :
 
  • Source d’allergènes.
  • Risque de coupures.
  • Dégradation du paysage

Alors comment lutter ?

En tant que jardinier amateur, la première façon de lutter est certainement de ne pas l’acheter car en France, Cortaderia Selloana est toujours en vente dans les jardineries, aussi paradoxal que cela puisse paraître.
 
En tant que botaniste amateur, il serait également très utile de relever vos observations de la plante via des plateformes de sciences participatives : iNaturalist ou bien Pl@ntNet. Ces données pourront servir à mieux mesurer la propagation.
 
Enfin, maintenant que vous savez, parlez-en autour de vous afin de sensibiliser à ce problème. Dans mon quartier, il n’est pas rare d’apercevoir ces panicules blancs dans les jardins et à l’automne, en pleine floraison, les graines de cette plante haute de plusieurs mètres s’envolent allégrement avec le vent et augmentent ainsi le risque de dissémination.

D’autres plantes exotiques envahissantes

Le Buddléia du Père David, le robinier faux-acacia, la renouée, l’ambroisie ou le mimosa d’hiver pour n’en citer que quelques unes, sont également des espèces invasives.
 
Vous trouverez de nombreux sites qui mettent à jour les listes par région : consultez-les régulièrement !

Le saviez-vous ?

Définition de « naturalisée » :
Se dit d’une plante exotique capable de se répandre naturellement et durablement sans nouvelles introductions par l’Homme et s’intégrant aux groupements végétaux de milieux naturels ou plus ou moins fortement influencés par l’Homme.
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