Bignone illlustration

Drageons de bignone ou l’enfer des Danaïdes

Parce qu’un beau jour, le drageon de bignone se plante devant vous, comme ça…

C’est l’été, le jardin est somptueux et sent divinement bon. Vous avez bien mérité de vous poser quelques minutes dans une chaise longue pour un heureux moment de contemplation. Sauf que… depuis votre chaise longue, dans ce décor parfait, votre regard s’arrête sur une excroissance qui pousse là où vous ne l’attendiez pas. Puis vous en apercevez une deuxième. Et une troisième. Et encore beaucoup d’autres…
 
Les drageons de bignone sont là et bien décidés à en découdre 🥊🥊🥊

Le début du calvaire

Les Danaïdes auraient très bien pu être condamnées à arracher des drageons de bignone plutôt qu’à remplir un tonneau sans fond. Ou peut-être que les Grecs ne connaissaient pas la bignone…
 
Clairement, lorsque la bignone commence à drageonner, c’est le début d’une guerre sans relâche.
 
Des drageons apparaissent tout autour de l’arbuste, poussant à une vitesse phénoménale. A peine avez-vous terminé de les arracher que d’autres sortent de terre, en quelques heures seulement. Et alors tout est à recommencer. Une bataille qui dure jusqu’à la fin de l’été…..
 
OK, nous savons maintenant que le paradis n’existe pas.

Bignone, pourquoi tu drageonnes ?

Je dois pourtant te l’avouer, bignone : quand tu commences à drageonner, j’ai soudainement très envie de te … trucider ! Alors pourquoi fais-tu cela ? Oui, pourquoi ?
 
Tout d’abord, le drageon est une pousse issue d’une racine très traçante (un stolon souterrain), et qui apparaît loin de la souche (jusqu’à 6 mètres pour la bignone).
 
Un peu de vocabulaire :
  • Une pousse qui apparaît au niveau de la souche est appelée « rejet ».
  • Une pousse partant du tronc ou d’une branche est appelée « gourmand »
 
Le drageonnage est donc une forme de multiplication par la racine (et plus spécifiquement par les yeux dormants de la racine). De nouvelles plantes se développent, d’abord rattachées à la plante par ces racines pour devenir ensuite indépendantes.

On fait quoi alors ?

Malheureusement, il n’y a pas grand chose à faire pour contenir cette expansion puisque la bataille se livre sous terre. Une seule solution : extraire les drageons dès qu’ils sortent de terre, avant qu’ils ne deviennent trop vigoureux. Pour cela, il faut creuser, et bien retirer toutes les radicelles. Certains font le choix de les tondre : j’ai l’impression que cela leur redonne vigueur donc ma préférence va à l’extraction.
 
Si vous n’avez pas encore de bignone, et que, malgré tout ce que vous venez de lire, vous n’êtes pas découragé, alors pourquoi ne pas mettre une barrière anti rhizome ? Après tout, si cela fonctionne avec les racines traçantes des bambous, cela devrait aussi marcher pour les bignones….
 
Dernier conseil : évitez quand-même d’avoir plusieurs bignones dans un seul jardin😉

Coup d'oeil sur mes drageons :

Ces plantes qui drageonnent

Il n’y a pas que la bignone qui drageonne et tous ceux qui ont des framboisiers dans leurs jardins le savent bien. Mais il y a aussi le lilas, le noisetier, le merisier, le robinier, et encore plein d’autres arbustes. Renseignez-vous avant de les installer au jardin !
 

Et pourtant bignone, tu peux être si mignonne

La bignone (Campsis radicans), appartient à la famille des bignoniaceae. Malgré son vilain défaut de drageonnage, cette plante présente de nombreux atouts :

  • Par son exubérance, elle apporte au jardin une touche d’exotisme ;
  • Ses fleurs orange en forme de trompette attirent de nombreux pollinisateurs ;
  • Vigoureuse, elle demande très peu de soin ;
  • Elle se plaît en sol calcaire ; 
  • Elle se débrouille pour grimper seule grâce à ses crampons. 
 

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