Invasion de puceron

Invasion de pucerons : que faire (ou ne pas faire) ?

 
La vie au jardin est souvent bien paisible… à condition toutefois de ne pas y regarder de trop près. Car c’est en se penchant, lunettes au nez, sur un rosier, un seringat ou une capucine, qu’on y découvre l’être hostile : le puceron ! L’invasion de pucerons nous guette !
 
puceron
 

Je pucerai, tu puceras, nous pucerons

Rostre

Car en général, ce n’est pas un mais plusieurs pucerons que l’on aperçoit  : des verts (sur les rosiers par exemple), mais aussi des noirs (sur le seringat), des cendrés, des laineux…. et la liste n’en finit pas. C’est l’invasion de pucerons !
 
Apparu sur terre il y a 200 millions d’années, soyez assuré que le puceron n’est pas prêt de disparaître ! En effet, grâce à son mode de reproduction par parthénogenèse, la femelle puceron se reproduit sans l’intervention du mâle, ce qui est plutôt atypique dans le règne animal. Cela permet un accroissement de population record en un minimum de temps…. Aille aille aille.
 
De taille minuscule (entre 1 et 4 mm), le puceron – ou aphide –  possède 6 pattes et surtout un rostre :
 
C’est grâce à ce rostre que les pucerons pompent la sève des plantes… et lorsque la plante est sévèrement attaquée, elle faiblit.
 

Un régiment sous les ordres des fourmis

Quand il y a pucerons, il y a fourmis et vice versa. Tout simplement parce que les fourmis élèvent les pucerons….
 
L’homme élève bien la vache pour boire son lait ! Et bien la fourmi adopte la même stratégie avec le puceron : elle l’élève pour le miellat qu’il sécrète à partir de la sève des plantes.
 
Les fourmis, qui sont très friandes de ce miellat, prennent grand soin de leurs pucerons. Elles mettent les œufs à l’abri durant l’automne puis vont positionner les jeunes pucerons sur les tiges des arbres ou des plantes au tout début du printemps. En assurant leur protection contre d’éventuels ennemis, elles peuvent récolter tranquillement leur miellat.
 
Et savez-vous comment les fourmis récupèrent ce miellat ? En prodiguant caresses aux pucerons. Lorsqu’elles frottent leurs antennes sur l’abdomen du puceron, celui-ci produit une goutte de miellat et la donne à la fourmi. Drôle de couple ! On appelle cela une relation mutualiste. Pucerons et fourmis vivent donc en véritable symbiose….
Love story entre fourmi et puceron
 

Alors qui est l’ennemi : la fourmi ou le puceron ?

C’est la question qu’il faudra se poser si l’on souhaite se lancer dans la bataille contre l’invasion de pucerons. Doit-on s’attaquer aux pucerons ou aux fourmis qui élèvent les pucerons ?
 

Pour lutter contre l’invasion de pucerons, plusieurs stratégies sont possibles….

 
La stratégie d’attaque : vous pouvez utiliser du savon noir dilué à 5% et pulvériser le mélange sur l’envers des feuilles. Le savon noir est un répulsif à pucerons. Cela sauvera les plantes que vous choisirez de traiter mais il est fort à parier que cela se fasse au détriment d’une autre.
 
La stratégie de diversion : vous pouvez décider de « sacrifier » quelques plantes aux pucerons. Mais à condition toutefois d’éliminer les parties de la plante attaquées sans quoi, faute de nourriture, les pucerons affamés se déplaceront vers une autre plante.
 
La stratégie d’alliance : faites comme les fourmis et trouvez-vous un allié comme la coccinelle. Chaque larve de coccinelle mange entre 150 et 450 pucerons par jour. On trouve maintenant ces larves en vente dans les jardineries. Les larves de syrphes sont également très efficaces (jusqu’à 700 pucerons par larve). Pour les attirer, plantez des fleurs mellifères et installez des hôtels à insectes dans votre jardin.
 

Pour lutter contre les fourmis :

Faut-il vider tous ses placards de cuisine pour lutter contre les fourmis ? Pourquoi pas à condition d’avoir des placards bien achalandés :
 
Marc de café, ail, jus de citron, peau de concombre, bicarbonate de soude, vinaigre blanc, farine de maïs, huile essentielle de lavande, craie, cannelle,  basilic, menthe, œillets d’inde, sauge, terre de diatomée, clou de girofle, sucre., etc. Sans mauvais jeu de mot, les jardiniers fourmillent de bonnes idées 🙂
 
Et si vous avez l’âme d’un laborantin,  vous allez pouvoir vous amuser des années en vous laisser aller à toutes les expériences possibles et inimaginables.
 
Tâchez de rester prudent ! Jouer à l’apprenti chimiste peut nuire à d’autres insectes ou à d’autres plantes.
 
On peut néanmoins s’interroger sur l’efficacité de ces méthodes. Si toutes fonctionnaient, il serait vraiment aisé de se débarrasser des fourmis. Si l’une seule fonctionnait, alors cela se saurait. 
 
S’il s’agit simplement d’empêcher les fourmis de monter à un arbre, la glu à poser sur le tronc demeure peut-être la seule méthode réellement efficace.
 

Au jardin, on ne sauve pas des vies

Les attaques de pucerons peuvent devenir un véritable fléau pour les agriculteurs et menacer les récoltes. C’est le cas notamment des champs de betteraves menacés par la jaunisse, virus véhiculé par le puceron (en savoir plus). Il devient dans ce cas nécessaire d’intervenir afin d’éviter que des pans entiers d’agriculture ne disparaissent. C’est une menace pour la planète qui doit nourrir l’ensemble de ses habitants.
 
En tant que jardinier, vous pouvez considérer que les feuilles recroquevillées de votre cerisier atteint par les pucerons sont disgracieuses mais vous n’avez pas vocation à nourrir la planète, et donc à sauver des vies. Vous pouvez donc profiter paisiblement de votre jardin et accepter avec philosophie le désagrément causé par ces toutes petites bêtes.

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2 thoughts on “Invasion de pucerons : que faire (ou ne pas faire) ?”

  1. J’ai acheté l’année dernière un seringat , mais malheureusement il est plein de pucerons et de 🐜 fourmis , les feuilles sont complètement recroquevillé je ne sais plus quoi faire et je suis vraiment désolée . Faut-il le couper je vous remercie d’avance de bien vouloir me renseigner .

  2. Bonjour Nicole. Il est vrai que les pucerons noirs raffolent des jeunes pousses de seringat et c’est assez agaçant ! Lorsque l’arbuste est de belle taille, sa vigueur l’emporte généralement sur le bon appétit des pucerons. Il suffit alors de couper et se débarrasser des extrémités infestées. Certains préconisent de brûler ces extrémités ; je ne peux que vous inciter à la prudence avec le maniement du feu 😉 Mais si l’arbuste est très jeune et que cette invasion de pucerons l’affaiblit au point qu’il risque de ne plus se développer, il est temps alors de passer à l’action. Quelques pulvérisations de savon noir spécial jardin dès le début du printemps devraient permettre de laisser un peu de répit à l’arbuste. J’espère que votre seringat parviendra à se développer au printemps prochain car c’est un arbuste très plaisant au jardin !

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