La grande ortie : pourquoi pique-t-elle ?

Dans le monde sauvage et parfois brutal qui nous entoure, la peau délicate de mes jambes en été réclame de la douceur. C’est pourquoi l’ortie n’est pas toujours la bienvenue dans mon jardin…

Vous l’avez sans doute remarqué, il ne faut plus parler de mauvaises herbes. Dorénavant, nous devons utiliser le terme d’“herbes folles”. Par anthropomorphisme peut-être, afin de ne pas stigmatiser les plantes qui pourraient être tentées de se venger, le terme est répudié, banni du dictionnaire.

Soit, parlons alors de ces herbes folles, au comportement déraisonnable et contraire à la sagesse. Parmi celles-ci, j’aimerais évoquer la catégorie des plantes qui piquent, qui grattent et qui griffent. Ces plantes qui ne sont pas mauvaises en soi, mais pas bonnes non plus pour ma peau délicate…

Portrait d’urtica dioica, la grande ortie ou ortie dioïque

Tout le monde sait reconnaître une ortie, même les enfants qui, d’expérience, intègrent très vite qu’elle pique, et mémorisent les caractéristiques qui permettent de la reconnaître.

Ils savent, par exemple,

  • que ses feuilles sont opposées,
  • qu’elles sont velues et dentées, 
  • qu’elles sont ovales-triangulaires, 2 fois plus longues que larges
  • que ses grappes de fleurs sont vertes,
  • etc

Pourquoi l’ortie pique-t-elle ?

L’ortie est velue, ce qui pourrait rendre ses feuilles douces. Mais voilà pourquoi ce n’est pas le cas : ses poils possèdent à leur extrémité une pointe de silice (constituant du sable) et à leur base un renflement contenant un liquide urticant.

Or, ce dernier est un cocktail chimique de plusieurs substances : histamine (substance notamment responsable des symptômes d’allergie), sérotonine, acétylcholine et formiate de sodium.

Lors du moindre effleurement d’un de ces poils, la pointe de silice se pique dans la peau et se brise. Le liquide urticant, alors libéré, se répand sur la peau et provoque l’apparition de petites cloques, d’une rougeur et d’une sensation de brûlure.

Poils sur feuilles d'ortie

Toutes les plantes appartenant à la famille des urticacées, comme l’ortie, en sécrètent. Les orties brûlent avec la même substance que celle projetée par les fourmis pour se défendre. 

Alors comment ne pas se faire piquer ?

Petite fille, il m’arrivait de me battre à l’ortie (une discipline encore totalement méconnue 🤪).

Par la nécessité de me pourvoir d’une arme, j’ai ainsi appris à cueillir l’ortie sans me faire piquer. La méthode consiste à attraper l’ortie par l’envers de ses feuilles, tirer à la jointure de la tige vers le haut, et l’arracher. L’ortie reste piquante quelques heures une fois cueillie, ce qui est bien pratique pour combattre…

L’un des avantages de cette discipline est qu’elle ne laisse aucune place à la tricherie. Les combattants ne peuvent nier avoir été touché : la réaction épidermique, immédiate et visible, fait foi des coups gagnants. 

Combat d'escrime

La nature est-elle vraiment mal faite ?

Bien au contraire puisque l’ortie ne pique pas pour le plaisir. Elle adopte une tactique défensive afin de dissuader certains herbivores de la consommer.

Par conséquent, un animal tel qu’un chat ou un chien est lui aussi sensible aux piqûres d’orties sur les zones de son corps non recouvertes de poils (museau, oreilles, coussinets).

Il est amusant de noter que le lamier, souvent confondu avec l’ortie, ne pique pas. Et devinez où il pousse ? Bien souvent au milieu des orties ! Les orties protègent ainsi le lamier. 🤗

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