Le gaillet gratteron : l'herbe scratch à l'origine du velcro
Si le nom de Galium aparine ne vous évoque rien, vous pourriez néanmoins avoir déjà fait sa connaissance. À l’occasion de balades buissonnières, vous vous y êtes peut-être même déjà frotté. Le dénommé Gaillet gratteron a en effet la particularité de s’accrocher aux vêtements. Quant à ses fruits, ils vous sont certainement familiers aussi. Ce sont ces petites boules collantes qui adhérent aux cheveux et aux poils des animaux, et dont il est difficile de se débarrasser.
Maintenant, vous savez qui est Galium aparine, mais saviez-vous qu’il avait inspiré l’invention du velcro ?
Une adventice redoutable
La définition d’adventice est parfois discutée : qu’est-ce qu’une mauvaise herbe ? Une herbe peut-elle être mauvaise ?
Une plante adventice « se dit d’une plante qui pousse spontanément dans une culture et dont la présence est plus ou moins nocive à celle-ci. (La nocivité des plantes adventices s’explique par des effets de compétition avec la plante cultivée, vis-à-vis de l’eau, de la lumière et des éléments minéraux contenus dans le sol.) » (Larousse).
Et une chose est certaine : galium aparine pousse là où on ne l’a pas semée. Car en effet, personne n’aurait idée de planter du gaillet gratteron dans son jardin 🙃Pourtant, année après année, cette mauvaise herbe persiste à vouloir y occuper sa place.
Résistante, relativement discrète lorsqu’elle se développe, elle prend vite ses aises, et lorsqu’on la remarque enfin, elle est devenue gigantesque. Opportuniste et combative, elle utilise les autres plantes comme support pour se hisser. Ce faisant, elle les ensevelit, telle une araignée tissant sa toile et étouffant sa proie. Sa tige peut facilement dépasser le mètre, et gare à celui ou celle qui tenterait de l’arracher à mains nues : elle est rugueuse et très désagréable à toucher.
Le saviez-vous ?
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Des crochets comme des crampons
Pour lui permettre de lutter pour sa survie, le gaillet est fabuleusement bien équipé. Vous ne partiriez pas escalader le flanc d’une montagne sans crampons ni mousquetons ? Le gaillet est lui aussi un grimpeur éclairé qui dispose d’un système d’accrochage constitué de minuscules crochets hérissant ses tiges et surtout ses feuilles.
Lire : https://www.zoom-nature.fr/le-gratteron-capitaine-crochet-de-lescalade/
Et c’est justement ce système d’accrochage très évolué, propre au gaillet gratteron mais aussi à la bardane, qui a inspiré l’ingénieur suisse George de Mestral en 1941. L’idée lui vint un jour à son retour de chasse avec son chien. Il regarda de près les graines de bardane accrochées à ses vêtements et à la fourrure de son chien. Il les examina au microscope et nota leurs centaines de « crochets ». Il vit alors la possibilité de lier deux matériaux de manière réversible et simple. Ainsi commença son travail de recherche et l’obtention de brevets. Cette invention est considérée comme un exemple clé de l’inspiration sur la nature ou de la copie des mécanismes de la nature (appelés bionique ou biomimétisme). (Source : Notre histoire – Velcro Companies History)
Une herbe au graphisme épuré
Si cette plante n’était pas si nocive pour ses voisines, on pourrait presque la trouver attrayante. De la famille des rubiaceae, le gaillet gratteron possède une tige quadrangulaire généralement caractéristique des lamiaceae. Mais aussi ses feuilles verticillées, ses petites fleurs miniatures à 4 pétales…Bien-sûr que le gaillet gratteron a du charme ! Mais le charme, dans la vie, n’est pas toujours suffisant….
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