Stop aux étiquettes dans mon compost !
J’ai longtemps tu mon agacement au sujet des étiquettes de fruits et de légumes, mais il est grand temps que je libère ma parole sur ce sujet des plus irritants. Car bien que je comprenne la nécessité de tracer les aliments, il est plus qu’agaçant de devoir faire la cueillette fastidieuse de ces minuscules détritus en plastique disséminés au cœur de nos composts. Ça sera donc mon billet d’humeur de la semaine.
Quand le bio s’assombrit… d’étiquettes de fruits !
Les faits se sont produits hier, par une journée de beau temps. Pas une ombre au tableau de ce paysage quasi-printanier. Je m’activais à nourrir mes petites protégées d’un peu d’or noir, tout juste extrait de mon composteur, quand soudain ! J’aperçus, là, devant moi, exactement à l’endroit où je venais de répandre le substrat sacré, des bouts de plastique. Pas un, pas deux, pas trois non plus… non, des dizaines et des dizaines de petits bouts de plastique ronds, venus entacher, pas seulement mon décor, mais aussi mon honneur et ma réputation de jardinière respectueuse de l’environnement. Sabotage !!!
Sacrilège de jardinier !
Avouez que la situation est un peu cocasse ! Vous consacrez un temps fou à récolter religieusement toute matière organique en vue d’une transformation de décomposition des plus vertueuses, pour finir par vous rendre compte qu’en vérité, vous épandez du plastique sur vos parterres ! Qui a eu cette idée folle d’aller coller une matière non biodégradable sur des produits qui le sont ? C’est génialement saugrenu !
5 étiquettes de fruits et légumes par jour pour être en bonne santé !
Voyons le bon côté des choses : ces étiquettes, que je m’applique habituellement à mettre à la poubelle, ont terminé leur vie dans mon compost. Ce sont donc toutes celles qui ont échappé à mon attention. Il est par conséquent rassurant de les retrouver là puisque j’aurais également très bien pu toutes les ingérer. Rappelons que ces étiquettes autocollantes ne sont pas comestibles. Je vais donc continuer d’enlever la peau des fruits encore un certain temps…. un certain temps seulement parce que mon optimisme me laisse espérer que les choses vont changer. Quelqu’un va bien finir par se rendre compte qu’il est aberrant de polluer nos composteurs avec ces fâcheuses étiquettes. Parce qu’au rythme de 5 fruits et légumes par jour et par personne, dans une famille de 4, faites vous-même le calcul : vous pouvez prétendre à une récole d’environ 5000 étiquettes par an, juste dans votre compost. Et je ne vous parle pas du nombre de fois où je trouve plusieurs étiquettes sur un même fruit !
Quand l’innovation s’intéresse au problème
Après des recherches côté marquage au laser, efficace sur certains légumes à la peau dure mais hélas pas sur des fruits plus fragiles, la technologie semble se pencher du côté du tatouage à l’encre alimentaire (en savoir plus)
C’est l’importateur rungissois Capexo qui annonçait en février 2020 cette innovation. Toujours pas de trace de ce marquage sur l’étalage de mon primeur mais l’espoir revient et le problème repose maintenant entre de bonnes mains.
En attendant, quoi faire de ces étiquettes ?
Cultivez votre légufrulabélosophie à la mode de Chaux ! Cet artiste reproduit des portraits célèbres en recourant à la technique du collage avec ces étiquettes de fruits (en savoir plus). Le comble du recyclage pour un déchet qui devrait par nature être biodégradable.
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