pivoine et fourmis

Que font ces fourmis sur mes pivoines ?

Lorsque l’on approche son nez suffisamment près de ses pivoines, que voit-on ? Des fourmis ! Mais dans le fond, est-ce dérangeant ? Cela le serait si les fourmis mangeaient les bourgeons floraux ou les fleurs des pivoines. Mais pourquoi feraient-elles une chose pareille ? Et par conséquent, à quoi tient cette curieuse alliance entre pivoines et fourmis ?

Les fourmis mangent-elles (sur) mes pivoines ?

Non, les fourmis ne mangent pas les bourgeons floraux. Elles ne mangent ni les feuilles, ni les racines, ni la sève des plantes, contrairement aux pucerons ou aux cochenilles qui en sont friands.
 
Ce dont elles raffolent, c’est du miellat et du nectar, et de façon générale, de tout ce qui est sucré. Mettez de la confiture par terre et observez !
 
Les fourmis mangent aussi des insectes, voire des animaux morts, car elles ont également besoin de protéines.
 
Pour le miellat, elles affectionnent celui des pucerons : c’est pour cela qu’elles élèvent des colonies de pucerons (lire l’article « Invasion de pucerons : que faire ? »). Mais quand il est question de nectar, vous l’aurez compris, rien n’est plus attirant à leurs yeux que vos pivoines…

Le nectar, breuvage divin

Ce sont les organes nourriciers de la plante qui sécrètent le nectar. On appelle ces organes les nectaires floraux.
 
Le nectar possède, par son goût ou son odeur, un pouvoir d’attraction sur les insectes qui y trouvent une source de nourriture.
 
Nectar de pivoine pour fourmiDans le cas des pivoines, le nectar est extra-floral car les nectaires ne sont pas à l’intérieur de la fleur mais à l’extérieur, au niveau des bractées. Ce nectar est une excellente source de nourriture pour les fourmis car il contient des glucides, mais également des lipides et des acides aminés. La fourmi en a grand besoin pour trouver l’énergie d’effectuer ses travaux d’ouvrière. Elle est donc prête à tout pour le défendre contre tout attaquant. Rappelons que la fourmi est un insecte costaud qui soulève des charges pesant jusqu’à 50 fois son poids !

La fourmi, un super ‘body guard’ 

Lorsque le nectar est produit à l’intérieur de la plante, les insectes qui y accèdent permettent la fécondation et favorisent la pollinisation. On parle de relation mutualiste. Le bénéfice de l’interaction entre les deux espèces est réciproque.
 
Lorsque le nectar est produit à l’extérieur, comme c’est le cas pour la pivoine, alors le mutualisme trouve sa raison, non pas dans la pollinisation mais dans la protection. La pivoine fournit du nectar à la fourmi qui, en échange, lui sert de garde du corps contre d’éventuels insectes herbivores qui pourraient bien abimer ses fleurs.

Des fourmis sur des pivoines : la myrmécophilie 

La relation particulière qu’entretiennent les fourmis à l’égard des plantes est si bien connue qu’elle porte un nom : la myrmécophilie (du grec Myrmekes qui signifie fourmis).
 
La myrmécophilie définit l’aptitude d’animaux ou de végétaux à vivre en association symbiotique externe avec les fourmis.
 
D’un point de vue botanique, on peut donc dire que la pivoine est une plante myrmécophyte.
 
On entend souvent dire que les fourmis aident les bourgeons floraux à s’ouvrir : ce n’est a priori qu’un mythe auquel j’ai moi-même longtemps cru. Mais même sans fourmis, les pivoines fleurissent malgré tout. 

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