Pourquoi j’abhorre les souffleurs à feuilles

A l’heure où les pétitions fleurissent sur la toile tant il devient essentiel de défendre ses opinions avec ardeur bien que toujours depuis le fond de son canapé, je voudrais moi aussi apporter une pierre à cet édifice contestataire.
 
C’est pourquoi j’ai choisi un combat qui me tient à cœur : la lutte contre les souffleurs à feuilles. 
 

Le silence, vous n’aimez pas ? 

Vous ne savez pas de quoi je parle ? Voyons… vous êtes en train de vous promener tranquillement, ou alors vous vous reposez sur un banc pour profiter du calme de la nature, et soudain : Vrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr,  Vrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr,  Vrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr ! 
 
Après avoir cherché du regard, en vain,  la mobylette, la tronçonneuse ou l’avion qui décolle, vous apercevez un employé municipal, casque vissé sur les oreilles, absorbé à faire tournoyer quelques feuilles en l’air à l’aide d’un souffleur à feuilles. 
 
Vous n’en croyez pas vos yeux mais vos oreilles, elles, vous assurent que la scène est aussi vraie que surréaliste. La source du bruit est désormais identifiée.
 
 

Souffler, c’est toujours travailler

La tâche, d’une vacuité fascinante, consiste à faire vire-volter les feuilles en l’air avant que ces dernières ne retombent au sol pour être saisies à nouveau par le souffle de la machine qui les renvoie tournoyer en l’air. 
Ô combien captivant !  Vrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr ! Mais Ô combien bruyant !  Vrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr !
 
Grâce à son souffleur, le balayeur et ses 105 décibels au compteur devient le maître incontesté des vents ! La noblesse de la tâche vaut bien quelques sacrifices alors qu’importe si ces machines présentent les inconvénients suivants :
 
  • Pollution sonore (105 décibels soit largement au dessus du seuil limite fixé à 85 décibels). Les souffleurs dérangent les oiseaux, la faune et les êtres humains (comme ça, pas de jaloux !),
  • Pollution de l’air : les souffleurs fonctionnent avec un mélange de carburant et d’huile que les personnes qui les manient,  et celles qui les entourent, respirent,
  • Poids : ces machines pèsent une dizaine de kilos et peuvent provoquer des maux de dos,
  • Dangerosité : les souffleurs sont aussi accessoirement source de brûlures.
 

Un peu de sagesse…

 
Je le répète souvent : la nature est bien faite, donc si les feuilles tombent à l’automne, il n’existe a priori aucune obligation de les ramasser.
 
La décomposition des feuilles est très utile au sol qui s’enrichit en humus. 
 
Les feuilles sont également un refuge pour les insectes, les oiseaux et autres animaux qui y trouvent leur nourriture.
 
Un simple balai à feuilles permettra de rassembler quelques tas que le jardinier bien avisé mettra de côté pour venir enrichir son compost tout au long de l’année. 

Quelques chiffres

En 2011, une étude a révélé qu'un souffleur à feuilles produisait 300 fois plus d'hydrocarbures qu'un camion pick-up de type Ford. Pour égaliser cette émission d'hydrocarbures pendant une demi-heure d'utilisation de cette machine, l'étude conclut que vous pourriez conduire ce pick-up pendant 3887 miles soit 6250 km (source : https://www.edmunds.com/car-reviews/features/emissions-test-car-vs-truck-vs-leaf-blower.html)


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