Dès le 18e siècle, les expéditions botaniques s’intensifient à travers le monde. Elles sont effectuées par des amateurs, des marchands mais aussi par les membres du clergé en mission d’évangélisation.
En 1869, père David (Armand de son prénom) s’est rendu en Chine pour le compte du Museum d’Histoire Naturelle de Paris afin d’y collecter animaux, plantes, roches et fossiles.
Il a identifié et annoté près de 3 000 espèces de plantes mais on ne parlera que de cet arbre exotique et merveilleux : le buddleia de David (Buddleja davidii).
Cet arbuste, à la floraison très parfumée, offre aux papillons un nectar en abondance. Ces derniers viennent le butiner durant les longs mois d’été, d’où son surnom d’arbre à papillons.
Et qu’il est convoité par les jardiniers, ce buddleia à la longue floraison estivale attirant des nuées de papillons !
Le buddleia du père David, vraiment merveilleux ?
Le buddleia est de culture facile, croît rapidement et supporte les sols pauvres et la pollution.
Cela devient justement problématique car il se plaît absolument partout, à tel point qu’il colonise en France les voies de chemins de fer, les bords de route, les terrains vagues, les berges de rivière, les lisières et clairières forestières….
Classé espèce invasive, cet arbuste concurrence la végétation indigène. Et comme un plant de buddleia produit en moyenne 3 millions de graines par an, la dissémination est rapide. Ajoutons à cela une capacité de germination élevée, il est facile de comprendre comment cet arbre au demeurant très sympathique devient une menace pour la biodiversité.
Et les papillons, ils en disent quoi ?
Pour les papillons, le buddleia est un piège écologique car si l’arbre nourrit les espèces adultes, il ne nourrit pas les chenilles.
En effet, les feuilles du buddleia leur sont toxiques, et comme cet arbuste se substitue aux espèces endémiques, il prive les chenilles de nourriture.
Et donc, pas de chenille, pas de papillon….
Le buddleia n’est donc pas un arbre qui protège les papillons, bien au contraire.
Et maintenant, on fait quoi ?
On devient raisonnable et on limite sa prolifération en évitant de planter un buddleia de David dans son jardin. On recherche une variété hybride stérile de la plante ou on lui préfère un lilas tout aussi décoratif.
Si on en a déjà un, on coupe les fleurs une fois fanées pour éviter que les graines ne se disséminent dans la nature et on arrache les rejets qui poussent spontanément.
Et surtout, on fait passer le message !
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